Un quart des femmes atteintes d'une forme agressive du cancer du sein (le triple négatif) disposeraient d'un système immunitaire suffisamment fort pour lutter contre la tumeur. La chimiothérapie serait donc dispensable, selon une étude dirigée par le Dr Roberto Salgado, affilié à l'hôpital anversois ZAS.
L'étude du Dr Salgado, publiée dans la revue médicale "Journal of the American Medical Association", concerne le cancer du sein triple négatif, une forme souvent plus agressive caractérisée par l'absence de récepteurs aux œstrogènes, à la progestérone et à la protéine HER2. L'équipe de recherche a récolté les donn& eacute;es de près de 2.000 femmes dans le monde, suivies pendant 18 ans en moyenne.
Il en ressort que "si leur système immunitaire dispose de suffisamment de cellules anticancéreuses, les femmes atteintes d'un cancer du sein triple négatif détecté à un stade précoce ont de grandes chances de survie et un faible risque de récidive, même sans chimiothérapie", conclut l'étude. Cela concernerait 25% des patientes souffrant de ce type de tumeur.
Environ une femme sur sept atteintes d'un cancer du sein souffre de la forme triple négative. Ce type de cancer ne répond pas aux médicaments hormonaux, ce qui le rend plus difficile à traiter. La plupart des patientes atteintes de ce type de tumeur sont ainsi dirigées de manière précoce vers une chimiothérapie, qui entraîne souvent de graves effets secondaires.
Pour l'instant, le nombre de cellules immunitaires n'est pas pris en compte pour décider si la patiente nécessite d'une chimiothérapie. Les médecins se basent plutôt sur la grosseur de la tumeur et sur la propagation du cancer aux ganglions lymphatiques.
Un test vérifiant si la femme présente ou non des lymphocytes d'infiltration tumorale (TIL) pourrait déterminer si la chimiothérapie est nécessaire.
"Les résultats (de l'étude, NDLR) pourraient servir de recommandation pour prendre en compte les TIL dans les rapports de pathologie des cancers du sein", estime le Dr Salgado. "Un simple contrôle peut mieux informer les médecins et leurs patientes sur les options de traitements. Cela ne nécessite aucun test coûteux."
L'équipe va désormais s'atteler à vérifier de quelle manière les TIL peuvent être utilisés comme clef de voûte pour déterminer la nécessité d'une chimiothérapie.