Lors de la dernière réunion de la medicomut, la Fondation Registre du Cancer a présenté un rapport sur la centralisation de la chirurgie du pancréas et de l'œsophage. Pour le Président de l'Algemeen Syndicaat van Geneeskundigen van Belgie (ASGB/Kartel) les résultats posent questions
Après trois ans d'observation, la conclusion est qu'il y a peu ou pas d'amélioration significative due à la centralisation de ces chirurgies complexes. Bien que cela ne signifie pas nécessairement que les méthodes actuelles sont mauvaises, cela ne confirme pas non plus qu'elles sont bonnes. Le Dr Gevaert, Président de l'ASGB, souligne que la centralisation est devenue une sorte de mot "fétiche", avec des décisions parfois basées sur des logiques contournées. Par exemple, certains hôpitaux ont été autorisés à continuer à opérer malgré des résultats inférieurs, simplement parce qu'ils atteignaient les volumes requis.
Le cas des Pays-Bas
Les Pays-Bas sont parfois cités en exemple pour leur approche de la centralisation, mais ils semblent revenir sur cette stratégie. Dans ces grands centres, l'environnement de travail n'est pas toujours agréable. La question fondamentale demeure : ce que nous cherchons à améliorer est-il réellement meilleur pour le patient ? Les médecins doivent se demander vers qui ils orienteraient leurs propres parents pour les soins.
Le représentant de la Fondation Registre du Cancer, qui a présenté l'étude, n'était pas ravi des interventions syndicales, et il semble que le président de la medicomut était également quelque peu irrité.
L'ASGB maintient que, selon les données limitées disponibles jusqu'à présent, il n'y a pas de signes significatifs d'une amélioration de la survie due à la centralisation. Bien que le traitement du cancer soit plus complexe que la simple survie, et qu'il y avait certainement trop de centres pour ce type de cancer dans le passé, est-ce toujours le cas aujourd'hui ? Il est essentiel d'être prêt à réévaluer et à ajuster les politiques si nécessaire.
Narratif et médias
Il existe un narratif sous-jacent qui suggère que "plus de centralisation est mieux". Ce narratif est parfois adopté par les médias généraux, avec des professeurs universitaires affirmant que la centralisation est meilleure selon les données scientifiques. Cependant, selon l'ASGB, ces données ne le montrent pas.
Une étude de l'American College of Surgeons montrait il y a 7 ans que les résultats de la chirurgie pancréatique et œsophagienne étaient meilleurs dans les hôpitaux moyens que dans les centres d'excellence avec de gros volumes signale le Dr Luc Haeck "En tant que président de l'Association professionnelle des chirurgiens, j'ai également recommandé cette étude afin de réfléchir à cette démarche. C'est la qualité qui est plus importante que la quantité"
Derniers commentaires
Pierre HUVELLE
09 octobre 2023Ces chirurgies lourdes et complexes sont , par définition " opérateur/rice dépendantes " ( la fameuse courbe d' apprentissage )
ex: hôpital 1 : 20 procédures par an pour un/e chirurgien/ne
hôpital 2 : 60 procédures par an ( > " gros volume " pour une équipe de 6 chirurgien/nes
où placerez-vous l' excellence ?