Certaines personnes atteintes de cancer produisent moins d'anticorps que celles en bonne santé après avoir reçu deux doses d'un vaccin contre le coronavirus. Telle est la conclusion de l'étude B-VOICE menée à l'hôpital universitaire d'Anvers (UZA), en collaboration avec l'Institut de santé publique Sciensano et publiée mardi.
Quelque 200 malades ont été impliqués dans cette étude. Ils et elles ont tous reçu le sérum BioNTech/Pfizer.
On le sait, les personnes traitées pour un cancer courent un plus grand risque d'être atteintes par une forme grave de l'infection Covid. Les chercheurs de l'UZA ont donc voulu vérifier si les vaccins étaient aussi efficaces chez ces patients au système immunitaire fragilisé, en raison de leur maladie et du traitement prescrit.
Les premiers résultats de l'étude, lancée en février, indiquent que les effets secondaires du vaccin chez les patients subissant un traitement contre le cancer sont totalement dans la lignée des effets signalés par les personnes en bonne santé.
"En ce qui concerne la réaction immunitaire, nous constatons que le taux d'anticorps que produisent certains patients est inférieur au taux produit par les personnes en bonne santé après les deux doses du vaccin. Les anticorps sont produits chez la plupart des patients après la première injection, mais le nombre d'anticorps n'augmente pas chez tous les groupes de patients après la seconde injection", expliquent les scientifiques.
Des différences apparaissent entre les patients en fonction de la thérapie qu'ils subissent. Pratiquement tous les malades qui suivent une thérapie hormonale, une immunothérapie ou une thérapie ciblée présentent une production normale d'anticorps. Cette réponse normale en termes d'anticorps ne se manifeste cependant que chez un peu plus de la moitié des patients subissant une chimiothérapie. Elle est même réduite à un tiers pour ceux atteints d'un cancer du sang.
"Ce groupe de patients atteints d'un cancer pourrait tirer avantage d'une troisième dose du vaccin", relève Mieke Goossens, chercheuse chez Sciensano. "L'étude Tri-VOICE, récemment lancée, analyse dès lors l'effet d'une troisième dose du vaccin, administrée environ six mois après la première injection, sur les anticorps. Des études plus poussées permettront de démontrer s'ils produiraient ainsi un taux plus important d'anticorps", ponctue-t-elle.