Le nouveau centre de protonthérapie Particle, situé à Louvain, a accueilli ses premiers patients atteints du cancer pendant l'été 2020, a annoncé mercredi l'UCLouvain, qui exploite l'unité avec l'UZ Leuven. C'est la première fois que des patients sont soignés par protonthérapie en Belgique. Sept personnes ont pu en bénéficier. Les traitements se sont bien déroulés.
La protonthérapie est une forme sophistiquée de radiothérapie qui permet de traiter une tumeur de manière très ciblée, ce qui permet de moins endommager les tissus sains environnants. Cette méthode convient donc particulièrement aux tumeurs proches d'un organe vital ou sensib le, comme les yeux ou le cerveau.
"Certains tissus sains particulièrement sensibles aux radiations sont parfois situés trop près de la tumeur. Il est pratiquement impossible de les traiter sans mettre en danger la qualité de vie du patient", explique le chef du service de radiothérapie oncologique à l'UZ Leuven, le docteur Jean-François Daisne. "La protonthérapie assure une meilleure protection des tissus sains et réduit le risque d'un nouveau cancer provoqué par le traitement lui-même."
Entre 150 et 200 patients par an sont éligibles pour ce type de traitement. Jusqu'ici, ces personnes devaient se rendre dans un centre à l'étranger, principalement en Allemagne, en France ou en Suisse. Des coûts qui étaient remboursés en Belgique, mais s'organiser pour se déplacer restait très compliqué pour les patients, souligne l'UCLouvain.
Le nouveau centre comporte un espace dédié au traitement des patients et un bunker séparé pour la recherche de haute technologie. Chaque partie dispose de son propre accélérateur de particules, ou cyclotron, ce qui rend le centre unique en Europe. Les autres centres européens doivent organiser les recherches la nuit et le week-end, afin d'utiliser l'unité pour les patients pendant la journée, explique l'UCLouvain. Le bunker de recherche entrera en fonction plus tard dans l'année.
L'implication de l'UCLouvain dans le développement de la protonthérapie est reconnue internationalement: la spin-off IBA a été créée il y a 50 ans à partir d'un cyclotron plus petit et moins cher à construire que ceux qui existaient à l'époque, qui a été développé au sein de l'université. L'entreprise est aujourd'hui leader mondial dans l'installation de centres de protonthérapie.
L'expertise de l'université s'est ensuite développée, notamment en ce qui concerne l'imagerie du patient. Des modélisations permettent de créer des simulations physiques de la manière la plus réaliste possible, afin d'intégrer des changements dans l'anatomie du patient au cours de la thérapie, comme un gain ou une perte de poids.
La contribution de Saint-Luc et de l'UCLouvain au projet a été en grande partie financée par le mécénat privé, via la Fondation Saint-Luc, dont les donateurs se sont mobilisés pour soutenir l'arrivée de la protonthérapie en Belgique.