La FGTB veut la fin des cancers professionnels

La FGTB souhaite aboutir à la fin des cancers professionnels, indique-t-elle à l'occasion de la journée internationale de la santé et de la sécurité au travail, placée cette année sous le thème de l'élimination des substances dangereuses au travail. Pour y arriver, le syndicat socialiste exhorte le prochain gouvernement et les employeurs à éliminer au maximum les agents cancérigènes au travail et à reconnaître et à agir sur les causes des maladies qui trouvent leur origine dans la profession. Il souhaite aussi revoir d'urgence «la mécanique défectueuse» de la législation sur les maladies professionnelles.

Aujourd'hui, le cancer est la première cause de mortalité due aux conditions de travail en Europe. D'après des statistiques européennes, il cause de 20 à 30 fois plus de décès que les accidents de travail. Plus de 100.000 décès par an dans l'Union européenne sont ainsi liés aux cancers professionnels. L'intervalle entre l'exposition à l'agent cancérigène et l'apparition du cancer peut varier de quelques années à 40 ans.

La FGTB souhaite que le prochain gouvernement fixe un objectif audacieux afin d'éradiquer les causes de ces maladies. «Le travail doit être la santé et non la cause de maladies, de cancers et de décès», insiste-t-elle. Le syndicat socialiste déplore d'ailleurs qu'il n'y ait pas de croisement des données sur la cause des décès et l'activité professionnelle en Belgique et que le registre du cancer ne récolte aucune donnée en matière d'exposition professionnelle. 

L'organisation syndicale demande dès lors de compléter, standardiser, centraliser et analyser scientifiquement les données sur la mortalité et l'activité professionnelle des travailleurs et travailleuses sur la base, notamment, des examens effectués par les services internes et externes de prévention (médecine du travail). Elle préconise également d'intégrer les données du dossier de santé des travailleurs dans le dossier médical du patient afin que son médecin traitant puisse poser un diagnostic correct et soutenir le travailleur dans ses démarches.

Dans le même temps, la législation sur les maladies professionnelles impose un parcours du combattant aux victimes de maladies professionnelles, déplore encore la FGTB. «Et pour quel résultat: en 2017, 66% des demandes ont été refusées par Fedris (Agence fédérale des risques professionnels)».

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