L'UE a actualisé mercredi sa stratégie contre le cancer, la Commission mettant sur la table un nouveau "plan pour vaincre le cancer" qui devra mobiliser ces prochaines années 4 milliards d'euros de fonds européens.
De la prévention, en passant par le diagnostic, le traitement, jusqu'à la qualité de vie après rémission, "tous les citoyens doivent avoir les mêmes chances", peu importe leur lieu de résidence et leur richesse, ont souligné en conférence de presse les commissaires Margaritis Schinas et Stella Kyriakides.
Il s'agit d'un plan "holistique, inclusif, anthropocentré", a assuré le premier. Il vise "ce que l'UE fait le mieux: rassembler les objectifs ambitieux, rassembler les acteurs, activer des fonds, fixer des délais".
L'UE veut notamment miser sur les nouvelles technologies. Un nouveau "Centre de connaissances sur le cancer" devra permettre une meilleure coordination des initiatives scientifiques et techniques liées au cancer à l'échelle de l'Union.
Sur le plan de la prévention, la Commission note plusieurs marges d'amélioration possibles. Les consommations problématiques d'alcool et de produits du tabac en font partie. Les citoyens "ont peu conscience que l'alcool est un facteur de risque" de cancer, note la Commission. Elle compte proposer des modifications de la législation européenne sur la taxation de ces produits. Les directives "produits du tabac" et "taxation du tabac" devraient aussi être révisées, "pour augmenter la taxation" ou encore "s'attaquer à la promotion du tabac en ligne", indique le commissaire Schinas. "Nous proposerons aussi une mise à jour de la recommandation du Conseil sur les envi ronnements sans tabac, pour étendre son champ d'action à des produits émergents comme l'e-cigarette et le tabac chauffé", annonce-t-il.
La consommation de tabac serait le facteur de risque numéro 1 en Europe, responsable de 15 à 20% des cas de cancer, et la Commission vise une réduction des fumeurs sous les 5% de la population dans 20 ans.
La prévention se trouve aussi dans la vaccination contre les infections virales pouvant causer des cancers, comme celles du papillomavirus humain. La Commission s'engage à soutenir les Etats sur ce point, et fixe un objectif de vaccination d'"au moins 90% de la population cible de filles" d'ici à 2030.
"On estime que 40% des cas de cancers sont évitables", avance Stella Kyriakides. La réussite passera non seulement par la prévention et la recherche, mais aussi par un meilleur screening, "suivant la science".
Les différents taux d'accès au dépistage, d'un Etat membre à l'autre, sont inacceptables, expose-t-elle. Un programme de dépistage cofinancé par l'UE devra améliorer cela dans les toutes prochaines années, et un "registre des inégalités face au cancer" sera créé cette année-ci.