Le Pr. François Fuks, à la base de ces prometteuses recherches sur l’ARN à l’ULB, s’associe avec l’ancien patron de la biotech wallonne «Ogeda», Jean Combalbert qui l'avait revendue pour 800 millions d'euros.
Les biotechs wallonnes ont le vent en poupe. La confiance des investisseurs a été dopée par la réussite de la société Ogeda aux Japonais d'Astellas Pharma dans le cadre du développement du fezolinetant, premier médicament non hormonal pour les bouffées de chaleur. Dans ce contexte, Epics Therapeutics, une spin-off de l'ULB, vient de lever 7,2 millions d'euros auprès de différents investisseurs privés et publics comme le fonds d'investissement wallon (SRIW). Au coeur du projet se situe les recherches du Pr François Fuks, de l’ULB qui a réalisé des progrès rapides dans le domaine de l'épigénétique de l'ARN pour lutter contre le cancer.
Aider la chimio et l'immunothérapie
«Ces nouvelles modifications d'ARN devraient facilement rivaliser avec les modifications actuelles de l'ADN et des histones» selon lui.«On se rend compte qu’il y a des cibles thérapeutiques potentiels qui concerneront tant les tumeurs du sang que les tumeurs solides. Il n'y a pas de restriction. Il y a une plus value clinique. En touchant à l’ARN, on touche au cœur de l'extraction des gènes. On peut directement intervenir sur un gène altéré.»
Concrètement, cette évolution thérapeutique devrait selon lui permettre, par exemple, des combinaisons avec la chimiothérapie ou l’immunothérapie. «Il y a des essais en cours dans d'autres domaines. Ces combinaisons font mieux fonctionner l’immunothérapie et la chimiothérapie. Il y a moins d’effets secondaires. Il y a là un bel espoir.»
Un coup de Tipp-Ex
Concrètement, selon lui, les futurs traitements devraient être plus efficaces. «On travaille avec une gomme ou un Tipp-Ex qui va enlever le groupement methyl de l'ARN qui était ajouté de manière inappropriée par la maladie. Pour simplifier, c'est comme si j’enlevais une cédille et qu’il y avait une rémission de la maladie.»
Devant ces avancées, les acteurs financiers sont confiants comme l’a expliqué Jean Combalbert, fondateur et PDG d'EPICS: «Nous sommes ravis par la perspective de créer une nouvelle classe de médicaments contre le cancer hautement spécifiques avec un mécanisme d'action très nouveau et innovant.» Reste à présent à ne pas compter ses heures dans les laboratoires...