À peine 3,8 minutes par patient en moyenne et une attention quasi inexistante à ses desiderata, à ses circonstances personnelles ou à ce qu’il est capable de supporter: la concertation qui accompagne chaque nouveau traitement oncologique, la fameuse Consultation Oncologique Multidisciplinaire, est souvent une occasion ratée. C’est ce qu’il ressort d’une étude réalisée à la VUB et relayée par le quotidien flamand De Morgen.
Dans notre pays, le traitement administré aux patients cancéreux est défini par des médecins et autres prestataires de soins issus de disciplines diverses dans le cadre de la Consultation Oncologique Multidisciplinaire (COM), financée depuis 2003 par les autorités. Le principe est simple: réunir autour de la table tous les soignants (médecins, infirmiers, psychologues, assistants sociaux…) impliqués dans la prise en charge d’un même patient afin de définir pour lui un traitement sur mesure.
La réalité est malheureusement tout autre, affirme le Dr Melissa Horlait (Research Group Organisation, Policy and Social Inequalities in Health Care (OPIH), VUB), qui a assisté à quelque 300 COM dans sept hôpitaux. D’après elle, les paramédicaux – et en particulier les infirmiers et psychologues – ne sont en effet pas ou guère impliqués dans ces consultations. «Il arrive qu’ils n’y assistent même pas et, lorsqu’ils sont présents, il est rare qu’ils aient l’occasion de s’exprimer.»
Une situation qui n’est sans doute pas sans lien avec le temps limité dévolu à ces échanges. «Nous avons fait le calcul», précise le Dr Horlait dans le journal flamand. «En moyenne, 3,8 minutes sont consacrées à chaque patient. Ce n’est évidemment pas grand-chose.» Du coup, la concertation se borne largement aux aspects strictement médicaux.
Melissa Horlet semble néanmoins oublier que l’objectif de la COM est tout de même médical à la base: comme on peut le lire sur le site de l’Inami, il s’agit en effet d’une concertation organisée entre spécialistes et avec le médecin de famille.