Au moins 5.000 cas de cancer seraient passés sous les radars depuis le début de l'épidémie de coronavirus en Belgique, qui a forcé la réorganisation des services de santé du pays à partir de mars, signale la Fondation contre le cancer vendredi. La tendance est désormais au rattrapage, avec 14% de diagnostics de moins jusqu'à la mi-septembre par rapport l'année dernière, contre 44% pour le mois d'avril, lors de la première vague.
L'absence de diagnostic ne signifie pas qu'il y a moins de cas de cancer, mais que le diagnostic sera posé plus tard et que le traitement sera entamé à un stade plus avancé de la maladie. Il en résulte un risque de traitement plus agressif, sans parler du pronostic moins favorable.
C'est pourquoi la Fondation contre le cancer tient à rappeler la nécessité de consulter un médecin en cas de signaux d'alarme persistants. "La peur d'attraper le virus a entrainé le risque de ne pas être dépisté et/ou de ne pas recevoir de traitement, ce qui, selon le type de cancer, peut mener à des conséquences parfois très lourdes", avertit l'organisation.
La baisse des diagnostics reste plus significative (18%) pour les plus de 80 ans. Elle est d'environ 12% chez les 65 à 79 ans et d'environ 16% chez les 50 à 64 ans.
La différence est plus faible pour les groupes d'âge de moins de 50 ans: pour les 35 à 49 ans, il s'agit d'une diminution de 9% et pour les 20 à 34 ans de 5%.
L'impact est le plus important pour les cancers de la peau, avec une diminution de plus de 20% des diagnostics, suivi du cancer de la vessie et des reins, dans des proportions similaires. Pour le cancer de la tête et du cou, il est de 19 % et pour le cancer de la prostate, de 15 %.
La diminution est moins prononcée pour d'autres cancers plus agressifs, notamment le cancer du poumon (10%), le cancer du pancréas (9%) et le cancer de l'œsophage (9%).
Le cancer du sein montre une baisse plus faible, de 14% tous âges confondus et de 20% pour la population cible du dépistage (50-69 ans).