Une équipe de chercheurs dont fait partie Eric Trépo, gastroentérologue à l'hôpital Erasme (ULB), a identifié deux nouveaux gènes, dont certaines variations sont associées à un risque diminué de développer un cancer du foie chez les patients ayant une consommation excessive et chronique d'alcool. Les résultats permettent de mieux comprendre les mécanismes d'interaction entre l'exposition à l'alcool et la diversité génétique des individus conduisant au développement d'un cancer du foie, explique l'ULB dans un communiqué diffusé mardi.
Les chercheurs ont tenté de comprendre pourquoi certaines personnes abusant d'alcool développent un carci nome hépatocellulaire (CHC), cancer du foie le plus fréquent et troisième cause de décès par cancer dans le monde, alors que d'autres gros buveurs ne le développent pas.
L'étude a permis de comparer le génome de milliers d'individus ayant une consommation excessive et chronique d'alcool et ayant développé ou non un CHC. "Les chercheurs ont identifié deux nouveaux gènes, WNT3A-WNT9A, dont certaines variations génétiques sont associées à un risque diminué de développer un CHC chez les patients avec une consommation excessive et chronique d'alcool. Ces variations génétiques pourraient influencer la réaction du système immunitaire dans le sens d'un effet protecteur contre le développement d'un CHC", indique l'ULB.
Les chercheurs ont également confirmé que des variations génétiques au niveau d'autres gènes (PNPLA3, TM6SF2, HSD17B13) "augmentaient de façon marginale" le risque de CHC lié à l'alcool.
Les experts insistent sur le fait que ces variations génétiques influencent modestement le risque de CHC induit par l'alcool. "Limiter sa consommation d'alcool a un impact nettement plus important sur la prévention du risque de cancer du foie", martèlent-ils.