Les Cliniques universitaires Saint-Luc ont enregistré une baisse de 35% des diagnostics de cancer en avril, par rapport aux 250 à 300 nouveaux cas détectés chaque mois en temps normal, a indiqué lundi le service de communication de l'hôpital. Le chef du service d'oncologie médicale, le professeur Jean-Pascal Machiels, appelle à une reprise des dépistages.
Différents facteurs sont avancés pour tenter d'expliquer cette baisse, à commencer par la diminution en amont des consultations de généralistes et de spécialistes pour ne pas entraver la prise en charge des patients Covid-19. Des examens ont également été postposés pour soulager les hôpitaux, qui deva ient se préparer à affronter l'épidémie.
En outre, certains patients ont pu craindre d'être infectés dans des lieux médicaux considérés comme plus à risques. "On peut rassurer les patients", estime Jean-Pascal Machiels. "On va vivre avec le Covid-19 au moins encore quelques mois. L'hôpital est bien sécurisé et les médecins généralistes ont maintenant aussi pris toutes une série de précautions".
"Plus un cancer est pris à un stade avancé, moins bon est son pronostic", rappelle le chef de service en oncologie, même si "cette notion générale doit être relativisée d'un cancer à l'autre".
Quant à la crainte des patients d'entamer une chimiothérapie qui affaiblira leurs défenses immunitaires en période de pandémie, Jean-Pascal Machiels remarque que les médecins ne préconisent des traitements immunodépresseurs qu'en bonne intelligence.
"Le risque d'attraper le virus pour un patient cancéreux est le même que pour la population générale. Par contre, il est possible - c'est à déterminer - qu'avec certains types de traitements comme la chimiothérapie ou certains actes chirurgicaux, des patients ayant le Covid-19 puissent développer une forme plus grave de la maladie, car un traitement immunodépresseur ne fait certainement pas bon ménage avec un virus."
Toutefois, rassure le praticien, "les patients sont dépistés pour le Covid-19 avant de débuter un traitement s'ils sont hospitalisés, qu'ils soient symptomatiques ou non. Avant une chimiothérapie, c'est évidemment la même chose".
Le Collège d'Oncologie a également appelé vendredi à la reprise totale des soins en matière de cancer.