Face à la pression financière croissante sur les soins de santé et à l'augmentation du nombre de personnes diagnostiquées d'un cancer, les acteurs des soins oncologiques belges ont décidé de se regrouper au sein d'une nouvelle plateforme, dénommée All.Can Belgium. L'initiative, lancée jeudi après-midi à la Bibliothèque Solvay à Bruxelles, a pour objectif d'améliorer la prise en charge du cancer en travaillant sur quatre axes: la durabilité, l'efficacité, l'innovation et l'adaptation aux besoins des patients.
Le nouvel organe mobilise des représentants des patients et des professionnels de la santé, des assurances-maladie, des experts, des économistes de la santé mais également des représentants du pouvoir politique ainsi que de l'industrie.
Ensemble, ils entendent s'atteler à rendre les soins oncologiques plus efficaces et porteurs de meilleurs résultats pour les patients. Pour ce faire, ils ont publié, à quelques semaines des élections régionales et fédérales de mai, un mémorandum tenant en 10 revendications.
Ils y promeuvent notamment une meilleure utilisation et allocation des ressources disponibles alors que 20% des dépenses de santé relèvent du gaspillage. «Nous devons identifier et réduire les gaspillages, exploiter plus judicieusement le temps et les fonds disponibles et répondre aux besoins médicaux non satisfaits», pointent-ils.
Ils entendent également miser sur l'innovation qui doit «devenir le principe directeur des soins oncologiques en Belgique».
La plateforme plaide par ailleurs pour que les besoins des patients soient davantage pris en considération. A cet égard, elle souhaite les impliquer dans toutes les facettes des soins oncologiques. Le suivi médical des patients cancéreux devra aussi être amélioré en informant davantage les professionnels sur les examens d'imagerie et les tests qui doivent être réalisés et dans quelles circonstances.
Avec ses neuf ministres responsables des soins de santé, éparpillés sur différents échelons de pouvoir, le système sanitaire belge est complexe. All.Can Belgium ambitionne dès lors de simplifier les collaborations entre les différentes institutions compétentes et de présenter ce modèle lors d'une conférence interministérielle nationale.
Les partenaires de la nouvelle plateforme se positionnent également pour la création d'une nouvelle vision des soins oncologiques à l'échelle nationale.
L'amélioration du système de données sur le cancer se retrouve aussi parmi les mesures avancées, de même que l'importance de développer des approches pro-actives de prévention.
Le cancer était la deuxième cause de décès (26,4%) en Belgique en 2016. Plus de 70.000 nouveaux diagnostics sont enregistrés chaque année. L'impact sociétal des soins oncologiques en Belgique s'élève à trois milliards d'euros, selon des chiffres cités par la plateforme.
